Encore un signe fort du changement qu’opère Biden dans l’Amérique blessée que lui a laissé Trump. Cette reconnaissance tardive du génocide arménien par l’Empire Ottoman montre à quel point l’écriture de l’Histoire est un combat politique dans lequel il n’y a pas qu’une seule vérité objective. Des générations de turcs ont été formatées par des manuels scolaires où seule la version turque avait droit de cité. Pourtant la reconnaissance de ce fait historique avéré n’est pas une accusation de la Turquie d’aujourd’hui ni un affront à Erdogan. Elle est « justice historique », une exigence qui répond à un profond besoin de deuil, d’appaisement et de dignité des arméniens.
Il est grand temps qu’Israel en fasse de même et reconnaisse ce génocide intervenu lors de la Première Guerre Mondiale. La reconnaissance de la Shoah par l’Allemagne elle-même aisni que les procès de Nuremberg et le procès Eichmann ont participé à l’ouverture d’une ère nouvelle entre Israel et l’Allemagne. La reconnaissance est un long processus douloureux de thérapie et de réhabilitation, la non-reconnaissance est une plaie béante suivie d’une interminable gangrène qui se termine par l’amputation.

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