Aujourd’hui cela fait exactement 47 ans que je suis venu faire ma vie en Israel. Une décision prise à 19 ans et qui a changé tout le cours de ma vie tant personnelle que professionnelle et a fait de moi l’homme que je suis aujourd’hui.
Page extraite de « Falafel sauce piquante », Dargaud 2018

Coucou Michel,
Je suis Anversois, aurais-tu vécu à Anvers en tant que jeune homme par hasard ? Ce serait possible vu que nous avons ici une communauté juive relativement importante …
Cordialement,
Luc Chalon ________________________________
Non Luc, je suis liégeois.
Une question, cher Michel Kichka. En 1974, on n’utilisait pas encore le mot Shoah, n’est-ce pas ? Amitiés, luc
Bonjour Luc, pour autant que je me souvienne, c’est le film Shoah de Claude Lanzmann (1985) qui a répandu l’usage ce terme pour parler de l’Holocauste.
Holocauste signifie offrande à Dieu, sacrifice. Shoah est le mot hébreu pour destruction totale. Finalement ce terme est beaucoup plus approprié tout en restant vague pour les non-hébraïsants.
Comment vas-tu?
Je vais bien. Tu imagines bien que je n’ignorais pas que film de Lanzmann avait désigné le génocide à partir de 1985 en Europe et en Israël. J’ai longtemps fréquenté Claude Lanzmann. Aux USA, c’est toujours le terme Holocaust qui est utilisé. Ma question n’était sans doute pas assez explicite. Je me suis dit que tu n’avais pas pu utiliser en 74 le terme de Shoah comme le dessin le montre dans ton refus bien légitime d’hebraïser “kichka”, qui est un mot yiddish bien connu. Mais pour les lecteurs c’est parfait. C’est mon côté kibitser qui m’a fait poser la question et le plaisir de te dire bonjour. J’espère toujours venir en Israël dès que ce sera possible. Amitiés
En Israel c’est le terme Shoah qui a toujours été utilisé. En 1953 Yad Vashem a été déclaré Mémorial de la Shoah et de la Résistance par arrêt de loi.
Bonjour Michel, vous habitiez à Seraing rue Molinay. Ma mère et vos parents parlaient souvent ensemble. C’est de Seraing que vous êtes parti à 19 ans ou bien habitiez-vous ailleurs en Belgique? C’est vrai que ça a dû être un tournant pour vous d’aller vivre en Israël, mais ce tournant n’a sans doute été possible que parce que vous viviez en Belgique avant, par contraste. L’un va avec l’autre, l’interaction est entre les 2. Bonne continuation à vous.
Bonjour Jocelyne, excellente mémoire! Nous habitions au Molinay 44 et c’est de là que je suis parti m’installer en Israel, probablement à la recherche de mes racines profondes tout en gardant un bel attachement à la Belgique, à la Wallonie, à Seraing et à Liège où j’ai tant de souvenirs et à la culture francophone! Amicalement, Michel
Bonjour Michel,
Je me souviens de toi quand tu étais encore à l’athénée de Seraing. Tu faisais partie des « grands ». J’étais aux cours avec Charlie. J’ai été frappé par ta planche ce matin et m’a rappelé son souvenir. Je trouve que l’arrivant lui ressemble. Peut-être parce que je l’ai connu plus longtemps que toi. Toute mon amitié ! Je t’embrasse. Thierry
Salut Thierry, je me souviens bien de toi, un grand blond bouclé et sympathique que Charly aimait beaucoup. Tu es venu quelques fois à la maison et je sais vous vous aveiez gardé un contact pendant un certain temps. Où es-tu aujourd’hui? Qu’es-tu devenu dans ta vie d’adulte? C’est sympa d’avoir réouvert cette page du passé! Amicalement, je t’embrasse. Michel
Bonjour Michel mon père Herman Idelovici portait le matricule 177554. Il a été arrêté avec toute sa famille le 24 septembre 1942 à Paris. Il a peut-être rencontré votre papa ? Il est resté jusqu’à janvier 1945 à Blechhammer sous-camp d’Auschwitz. Lui aussi a pu survivre dans le camp grâce à son père qui a été fusillé en avril 1945 à Buchenwald. Beaucoup de choses sont similaires dans nos vies de fils de victimes de la Shoah.
Bonjour, les numéros de matricule sont vraiment proches! Et beaucoup de détails paraissent similaires dans leur parcours « là-bas » et probablement dans le nôtre
Numéros de matricule si proches! Ils ont eu la chance de s’en sortir et nous aussi en avons eu. Mon p`ere est passé par Blechammer où il s’est lié d’amitié avec des prisonniers français. Georges Casube et Maurice Brauch. Les avez-vous connus?