Article publié sur Actuabd.com et que je partage en signe de soutien. Il est grand temps de considérer le livre comme une première nécessité, et qui plus est en période de confinement. Nourriture de l’esprit. Lecture et culture sont notre alimentation de base. Et aujourd’hui nos bouées de sauvetage.
Confinement : en solidarité avec les librairies fermées, les parrains de BD2020 démissionnent !
- Ce devait être la fête de la BD, une sorte de consécration. L’année de la BD, BD 2020, avait été inaugurée en fanfare en décembre 2019 avec quatre parrains : Catherine Meurisse, nommée à l’Académie des Beaux-Arts, Florence Cestac, première femme Grand Prix du Festival d’Angoulême, Régis Loisel, Grand Prix d’Angoulême et le facétieux Jul, l’auteur de « Silex in the City ». Ils viennent de démissionner pour protester contre la décision du gouvernement de fermer les librairies qui ne sont pas considérées comme des commerces de « première nécessité ».
Trop c’est trop. Bien sûr, il y a la pandémie ; bien sûr, il y a la nécessité de se protéger, d’éviter la saturation des hôpitaux, de ménager le personnel soignant. Bien sûr, cette gestion n’est pas facile et, dans un contexte compliqué par la menace islamiste, on ne voudrait pas être à la place des autorités mises dans la nécessité de prendre des décisions fermes sans tergiverser.
Mais un minimum de réflexion et de cohérence sont nécessaires : pourquoi fermer les petits commerces et laisser ouvertes les grandes enseignes ? Pourquoi laisser les FNAC ouvertes et pas les librairies spécialisées ? Parce qu’elles vendent des biens de première nécessité comme les produits informatiques ? C’est absurde, et les auteurs de bande dessinée n’ont pas manqué de le faire savoi
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Dès l’annonce du confinement, Joann Sfar ou Riad Sattouf montaient au créneau pour que les librairies restent ouvertes. Dans la foulée, plusieurs points de vente se révoltaient : ce boulevard laissé aux tycoons de l’Internet comme Amazon (dont le chiffre d’affaire a bondi pendant la crise de la Covid) ou aux grandes surfaces tient des décisions du Père Ubu.
Aujourd’hui, coup de théâtre : Florence Cestac, Catherine Meurisse, Régis Loisel et Jul, les grands noms de la BD qui avaient apporté leur caution à BD2020 claquent la porte. Le soufflet est cinglant pour le gouvernement.
Dès le premier confinement, ActuaBD avait souligné l’absurdité de fermer les librairies à condition que les normes sanitaires (Drive-In, Click&Pick, paiement sans contact…) soient respectées. Face à la grogne des libraires, que fait le gouvernement ? Il demande de fermer les rayons de livres, une interdiction supplémentaire aux interdictions, alors que l’on pouvait donner aux points de vente des conseils et éventuellement un assistance responsables. Tout le monde sait ben que les principaux clusters sont dans les entreprises et dans les grosses réunions familiales. Pourquoi ne pas assouplir les normes et traiter les activités culturelles au cas par cas ?


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