En 2014 j’avais réalisé un cartoon montrant Eric Garner âgé de 43 ans et père de six enfants, étouffé lors d’une « interpellation » musclée par un policier new yorkais. Une vidéo amateur montrait Garner suffoquant et articulant « I can’t breathe » jusqu’à ce que mort s’en suive. La liste macabre des Noirs américains abattus à bout portant ou étouffé par la police « blanche », il faut le dire, ne cesse de s’allonger. Ça ne date pas de la présidence Trump, mais il n’a pas les mains propres dans le climat délétère qui règne aux Etats Unis sous son mandat. Sympathisant de la théorie du suprémacisme blanc, de la droite réactionnaire, du Ku Klux Klan, accusant à tort et à travers les émigrants mexicains d’être responsables des maux de l’Amérique, twitter raciste incapable de tenir sa langue, il est responsable du climat qui règne à la Maison Blanche. Triste constatation, l’Amérique ne s’est pas encore guérie de l’esclavage noir aboli en 1864 sous le président Abraham Lincoln assassiné l’année suivante. La ségrégation raciale et les lois discriminatoires ont été supprimées sous John Kennedy, assassiné en 1963 et sous son successeur Lindon Johnson. Mais l’Amérique reste gangrenée par son propre passé.
Je ne ferai pas de nouveau dessin ce soir. Eric Garner de 2014 s’appelle George Floyd en 2020, Trayvon Martin en 2012, Michael Brown, Laquan McDonald, et Tamir Rice en 2014, Walter Scott et Freddie Gray en 2015, Alton Sterling et Philando Castile en 2016. Pour ne citer que ceux dont les médias ont parlé.
I can’t breathe!
05/30/2020 par Michel Kichka
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