Au mois de juillet j’étais l’invité de l’ambassade d’Israel de Dakar pour donner des conférences et diriger des ateliers de dessin de presse autour du thème de la liberté d’expression. J’ai rencontré les étudiants de deux écoles d’art, la haute école nationale et l’école privée de Kalidou Kassé, l’artiste le plus apprécié dans tout le pays qui ouvre les portes de son établissement à des ados désoeuvrés pour les réinsérer par le biais de l’éducation et de la création. Une semaine passionnante et intensive au cours de laquelle j’ai également rencontré mes collègues sénégalais dont Odia, le plus célèbre des cartoonistes, nouvellement membre de cartooning for Peace, dont le dessin mordant est attendu chaque matin. Nous avons eu un échange sur la liberté d’expression à l’Institut Français de Dakar devant une salle pleine et réactive. Les démocraties sénégalaises et israéliennes ont beaucoup de points communs, le dessin a ses tabous et ses sujets qui fâchent et notre travail est un même combat qui nous uni et fait de nous plus des frères que des confrères. J’ai eu le plaisir d’y revoir l’ambassadeur de France Christophe Bigot qui m’avait remis la médaille de Chevalier des Arts et des Lettres lors de son mandat en Israel. L’Institut Goethe m’a invité a parler de mon roman graphique « Deuxième Génération », livre que j’ai également présenté à l’ambassade d’Israel à des étudiants en Master dont la prof avait fait le voyage à Auschwitz avec des enseignants du Sénégal et d’Afrique du Sud. J’ai finalement eu un entretien avec le Ministre de la Culture en présence de mon ambassadeur Roï Rosenblit et de son premier secrétaire Daniel Aschheim qui ont tout mis en oeuvre pour faciliter mon séjour et que je remercie au passage. La responsable de la communication de l’ambassade m’a obtenu des interviews avec tous les médias importants, la radio, la télé et la presse écrite, papier et toile. Les journalistes culturels étaient principalement des femmes brillantes qui luttent pour mener leur carrière indépendante en dépit des traditions d’une société patriarcale.
Je me suis enrichi sur le plan humain et ai été impressionné par la qualité de l’écoute et l’ouverture d’esprit. Je réalise à quel point la plus belle « diplomatie » entre les peuples est la rencontre de créateurs qui ont une sensibilité et un regard à partager loin des considérations politiques.
Une véritable embrassade vaut plus qu’un million d’amis virtuels, que cent-mille « Like » et que mille « Partages ».
Inutile de dire que la culture et la langue françaises que nous avons en commun ont rendu tous les contacts chaleureux et spontanés.
Quelques photos en vrac pour illustrer mon petit rapport personnel.
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