Le grand Mordilllo nous a quitté à l’âge de 86 ans après une carrière internationale très réussie et très impressionnante. J’ai eu le grand honneur de l’interviewer lors du Festival Animix à Tel Aviv l’été 2010. Il nous laisse une oeuvre riche en tendresse et en humour, en couleurs et en petits bonhommes au gros nez rond..
Voici ce que j’avais écris suite à notre belle rencontre.
Août 2010
J’ai la chance d’accompagner Mordillo, invité d’honneur du Festival Animix d’Animation, de Bd et de Cartoon qui se tient pour la dixième année a la cinémathèque de Tel Aviv. On se connait depuis 36 heures seulement et on a l’impression de se connaître depuis très longtemps. Il se raconte. Je ne peux m’empêcher de noter au vol l’une ou l’autre de ses réflexions sur son travail, sur la vie, sur sa conception du monde. Le public est tres réactif et en admiration devant tant de talent et d’humilité reunis en un seul homme. Laissez-moi partager avec vous quelques perles.
L’humour est la tendresse de la peur (emprunté a Boris Vian qui a dit que l’humour est la politesse du désespoir)
Quand on voyage loin, l’esprit arrive deux jours après (le corps prend l’avion, l’esprit vient a pied, c’est pour cela qu’on a besoin d’un temps d’adaptation)
Le temps ne pardonne pas ce que l’on fait sans lui
Les cartoonistes sont des bienfaiteurs de l’humanité
Quand on me croise dans la rue on ne me reconnait pas, quand on voit un de mes dessins on dit : »C’est Mordillo! »
« Aimez-vous les uns les autres » je n’y crois pas, car ce que je vois c’est « Tuez-vous les uns les autres »
« Les cartoonistes politiques dessinent le monde tel qu’il est. Je le dessine tel que je voudrais qu’il soit, tel que je le rêve »
Je suis agnostique. Je ne suis pas croyant. Je crois en l’homme.
« Dieu existe, mais peu! »
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