Lettre ouverte à Mark Zuckerberg à propos de la « petite fille au napalm ».
Mon cher Mark,
Je vous écris à propos de la photo censurée de « la fillette au naplam » prise il y a 44 ans par Nick Ut pendant la guerre du Vietnam. Une photo devenue iconique et mondialement célèbre. Une photo qui raconte l’horreur de la guerre, de toutes les guerres, et leur violence aveugle. Cette photo raconte la vérité nue et crue de la souffrance des populations civiles innocentes dans les conflits, et surtout des enfants, symbole de l’innocence. Elle raconte la démesure des moyens de destruction utilisés. Elle raconte l’horreur.
Cette photo vient d’être au centre d’un bras de fer musclé entre votre réseau « social » et le rédacteur en chef du quotidien norvégien Aftenposten, puis entre vous et la Première Ministre norvégienne Erna Solberg.
La raison évoquée pour justifier cette censure est la « nudité » qui y figure. J’ignore si vos censeurs sont des personnes physiques ou des algorithmes, mais dans un cas comme dans l’autre il faut être complètement malade pour voir de la nudité en tant que telle dans cette photo, ou de la pornographie ou de la pédophilie.
Une de vos porte-paroles à déclaré: » Si nous reconnaissons que cette photo est iconique, il est difficile de faire une distinction et d’autoriser la photo d’un enfant nu dans un cas et pas dans d’autres. »
Avec de tels arguments, de tels porte-paroles, de tels algorithmes et un tel diktat du réseau que vous avez créé, on va vers un monde sans âme et sans états d’âme. Un monde qu’Aldous Huxley a pressenti et décrit, longtemps avant tout le monde.
Mon cher Mark, je pense qu’il est grand temps d’engager un intellectuel ou un philosophe aux côtés de vos garnisons de high-techistes boutonneux, d’algorithmistes performants, de mathématiciens surdoués, d’économistes aguerris et d’ingénieurs surdiplomés, enfermés dans leur open space climatisé et coupés de la réalité, avant qu’ils ne rhabillent Adam et Eve ou ne censurent les photos des cadavres dénudés de Dachau.
S’il est une personne qui rit à en pleurer en ce moment, c’est la « petite fille » de la photo, mère de deux enfants, qui vit aujourd’hui à Toronto et qui tient à ce que cette photo reste bien visible, qu’elle serve de témoignage et peut-être aussi de leçon.
Facebook mérite aujourd’hui un énorme « dislike« !
Pour en savoir plus, lire ce lien: http://zigzags.blogs.lindependant.com/la-petite-fille-au-napalm-a-40-ans-decryptage-d-une-image-qu.html
juste une correction, à la première ligne: fillette au napalm…
Sinon, excellent article. Merci.