Le personnage emblématique du réfugié palestinien est Handaleh, créé par Naji al-Ali, un caricaturiste palestinien mort en 1987. Son Handaleh est toujours dessiné de dos, pieds nus, avec un rapiècement sur sa chemise, les mains croisées derrière le dos, dubitatif devant ce qu’il constate. Le personnage emblématique d’Israel a été Srulik, crée par Dosh (Kariel Gardosh) dans la presse isarélienne des années 50, décédé en 2000. Srulik a une mèche de cheveux au vent, la casquette des pionniers (« kova tembel »), une chemise au col ouvert, un short et des sandales, la tenue cool des jeunes israéliens des années 50-60.
Les deux dessinateurs ont disparu, leurs personnages leur ont survécu. Ces dernières années ils sont souvent repris, ré-animés, recyclés, cités, parodiés, car ce qu’ils symbolisent est plus fort que la réalité et sont devenus avec le temps des célébrités de papier.
Voici les deux personnages:
Sur un graffiti dans la région de Tel Aviv Yaffo, les deux se tiennent bras dessus, bras dessous comme de bons amis. Ali était un palestinien opposé à la politique d’Israel et Dosh un israélien nationaliste laïc de droite. De leur vivant ce graffiti n’aurait plus que probablement jamais vu le jour. Cette image de réconciliation amicale a quelque chose de naïf et de rassurant. Les américains appellent cela Wishful Thinking!
Le 13 Juillet, en sortant de la réception de la Fête nationale chez l’Ambassadeur de France à Yaffo, je tombe sur cet autre graffiti. Cette fois Handaleh est noir et je présume que le tagueur a voulu symboliser la fraternité avec les migrants d’Afrique, nombreux dans le Sud de Tel Aviv.
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