Pour en savoir plus, lire l’article sur Huffington Post:
http://www.huffingtonpost.fr/2015/07/15/oskar-groning-comptable-auschwitz-prison-proces-nazi_n_7799284.html?utm_hp_ref=france
Oskar Gröning, comptable d’Auschiwtz, condamné à 4 ans de prison
07/15/2015 par Michel Kichka
Oskar, le comptable
Du jour, jeudi 16 juillet 2015
«Oskar Gröning, celui qu’on appelle parfois «le comptable d’Auschwitz», 94 ans, a été condamné mercredi par un tribunal de Lunebourg, dans le nord de l’Allemagne, à quatre ans de prison pour «complicité» dans le meurtre de 300 000 Juifs».
Libération, 15 juillet 2015
C’est au-delà de l’oxymore («L’obscure clarté des étoiles») ou de toute autre figure de style. Les mots de «comptable d’Auschwitz» soulèvent le coeur. Aligner, dans des registres, le nombre de juifs morts.
Travail facilité: chaque être humain est devenu un chiffre, numéro tatoué sur le bras.
L’histoire récente d’Oskar Gröning est assez curieuse.
SS-Unterscharführer au camp de la mort entre 42 et 44, il réussit, après avoir été prisonnier des Anglais, à regagner son pays, et à y vivre une vie assez pépère, discrète, jusque dans les années 90. Là, il découvrit le révisionnisme, et les punks niant la Shoah. Oskar, pas pleutre pour un deutschmark, allait leur dire, à ces jeûnots, la vérité vraie. Oui! L’extermination fut réelle, il y avait participé.
Non pas qu’il manifestât des remords, mais par souci d’exactitude, à ce qu’il semble, le comptable s’exprima en plusieurs conférences et meetings.
Le – peut-être – brave homme se retrouve assez seul aujourd’hui, en prison pour quatre ans, ou l’éternité. Héros de plus personne, rature sans intérêt.
Au retour dans la Mère Patrie, quand Oskar retrouva sa femme, en 46-47, il lui intima l’ordre de ne plus jamais parler de ces années-là. Ce qui fut fait. Herr Gröning finit par retrouver un travail honorable, mais pas comme comptable.
C’est l’histoire d’un très petit monsieur qui aimait l’ordre et les chiffres. Un bonhomme insignifiant. Prenez en mille et cent comme cela, et vous avez l’univers concentrationnaire. Un bout du monstre, devenu monstre dans son ombre.
Merci Natacha pour cette excellente réponse qui résume parfaitement la situation et comble le vide qui s’est créé entre la photo du jeune soldat nazi à face d’ange et celle du vieillard inoffensif et presque attendrissant. Il était donc important que ce procès se passe même si tard et si près de la disparition de l’homme dans les oubliettes de l’histoire.