Luz a déclaré qu’il ne dessinerait plus Mahomet. C’est son droit le plus strict.
De la même façon qu’il l’a dessiné quand il le jugeait nécessaire et avec la même logique et la même consistance, usant de sa liberté d’expression en son âme et conscience. Par exemple juste avant et juste après l’incendie des locaux du journal. Luz s’octroie aujourd’hui la liberté de ne plus le dessiner.
Le non-dessin est une arme redoutable entre les mains du caricaturiste. Un personnage non représenté dans un dessin est un personnage insignifiant, un sur lequel on n’a rien à dire. Un personnage qui ne mérite pas, ou plus, d’être dessiné. Luz disait dans un interview qu’au fond, Mahomet n’existe que quand il le dessine. Une manière de clamer son droit de douter.
Depuis l’annonce de Luz certains médias salivent, tels des charognards autour d’une proie facile servie chaude. « Les terroristes ont gagné! », voilà ce qu’ils veulent entendre.
Mais ils ne l’entendront pas de ma bouche. Je soutiens de façon inconditionnelle la liberté d’expression de la presse satirique dans son ensemble, partout dans le monde. Je la soutiens d’autant plus qu’elle brille trop souvent par son absence dans trop de pays. Et là où elle existe elle survit plus qu’elle ne vit. Les huits millions d’exemplaires d’après l’attentat sont une exception historique qui ne se reproduira plus.
C’est le lecteur qui a pouvoir de décision, usant de sa liberté de lire ou non la presse satirique. La liberté d’expression des satiristes a besoin des lecteurs pour s’exercer. C’est le lecteur qui laisse les quelques pièces de monnaie sur le comptoir du kiosque, met sous le bras le journal qu’il dévore dans le métro ou au bistro, dans un moment de partage intime avec les auteurs.
Il peut ensuite s’il le désire, abandonner le journal sur la banquette, l’offrant en partage à d’autres.
Luz et Mahomet
04/30/2015 par Michel Kichka
J’ai prétendu, un jour de rare lucidité, que le dessin de presse est une oeuvre d’art qu’on jette avec le journal du jour. Je suis toujours d’accord avec cette définition, qui vaut bien une autre, comme je suis d’accord avec toi (ça s’arrose) dans l’intégralité de tes propos. J’ajouterais, juste par taquinerie (lorsque j’étais enfant, dans mon pays natal, le Portugal, pour taquinerie, ou petite bêtise, on disait « juiverie » et c’est seulement beaucoup plus tard, en France, que j’ai compris la vraie signification de ce terme; ce n’était pas méchant… c’était juste une « taquinerie ») que, puisque Luz a décidé de ne plus dessiner Mahomet, pourquoi ne pas dessiner directement Allah?Comme on dit dans la religion à laquelle j’appartiens statistiquement (puisqu’on m’a baptisé bien malgré moi), « il vaut mieux s’adresser directement au bon Dieu qu’à ses saints »… Amen.
On arrose ça à Saint-Just?
Peut-on affirmer, que malgré le droit de liberté d’expression qu’on lui octroie, on peut ègalment dire qu’il est maintenant un » LUZ ZER » ah aha ah aah et les autres ont gagné.
Date: Thu, 30 Apr 2015 14:36:09 +0000 To: haddad41@hotmail.com
Magnifique et merci encore pour ce combat de tous les jours
Envoyé de mon iPad
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Merci Jean! Amitié.
D accord avec vous trois mes amis Kichkakiens ….chpouchin@gmail.com
Merci Christian!
Bien dit, Michel, la liberté de penser est notre combat !
Absolument!