La visite de l’expo Hugo Pratt à la pinacothèque de Paris est un émerveillement total. Son grand art éclate dans toute sa splendeur. Sa liberté de ton et de style surprend encore par sa jeunesse, son originalité et sa fraîcheur. Il a encore une longueur d’avance sur les jeunes dessinateurs d’aujourd’hui qui s’empêtrent souvent dans une virtuosité formelle qui va jusqu’au baroque à outrance et ne laisse aucune place à l’intelligence ni à la sensibilité du lecteur. Ses aquarelles transparentes et poétiques devraient donner aux dessinateurs l’envie de courir acheter un pinceau et de laisser tomber les à-plats photoshopés saturés . Il a devancé son temps, à tel point que La ballade de la Mer Salée réalisée en 1967 n’a pas pris une seule ride. Son multiculturalisme métissé, tant prisé de nos jours, était lui aussi en avance sur son temps. L’expo Hugo Pratt, un véritable bain de jouvence et une source d’inspiration.
Hugo Pratt
04/25/2011 par Michel Kichka
Tout à fait d’accord avec toi Michel, les oeuvres exposées à la Pinacothèque, sont un pur éblouissement. On comprend tout de sa science de l’encrage noir et blanc, lorsque qu’on découvre la fantastique technique de ses aquarelles… L’épure, les réserves banches (que l’on retrouve avec le même bonheur chez Battaglia ou Toppi), la sensualité suggérée, les portraits…
Bref plein les yeux et plein le coeur…
Petits bémols toutefois, le texte d’intro que s’est cru obligé d’écrire le directeur de la « Pina » pour se démarquer de la Bande Dessinée, avec des arguments exécrables…
Et l’accrochage incompréhensible, sur trois murs et trois bandes, de la totalité de « la Ballade de la mer salée », sans aucune respiration ni césure, rendant quasi impossible la lecture de ce chef d’oeuvre de narration graphique…