Michel Kichka

Je suis souvent choqué de voir la manière dont les médias français présentent à leur public majoritairement non averti, le conflit qui oppose le Hezbollah à Israel en se focalisant sur le nombre de victimes et les dégâts matériels provoqués par les bombardements israéliens sans rappeler que la « guerre » a été déclarée par Nasrallah au lendemain des terribles massacres du 7 octobre perpétrés par le Hamas contre les kibboutzim et les villes du Sud d’Israel, sans rappeler que près de 80,000 israéliens habitant la Haute Gallilée près de la frontière libanaise ont dû être évacués depuis le 8 octobre et sont littéralement des réfugiés dans des hotels du centre du pays alors que leurs maisons sont jour après jour ciblées et détruites par les missiles fournis par l’Iran. Je n’entends presque jamais dire que le Hezbollah est un organisme terroriste qui tient le Liban tout entier à sa merci et est responsable de sa destruction intérieure et est un organisme mafieux qui vit de trafic de drogues dont il inonde le marché. C’est aussi un organisme islamiste fondamentaliste radical qui ne doit sa vie et sa survie qu’à sa haine viscérale de l’Occident. Il est primordial de savoir cela pour commencer à comprendre les enjeux et ne pas se limiter aux statistiques des victimes de part et d’autre.
Il serait malhonnête de ma part de ne pas mentionner que la guerre que mène Bibi contre le Hezbollah, aussi inévitable soit-elle, est aussi une diversion destinée à reléguer au second plan ou à tenter de faire oublier le fait que 101 de nos otages sont en train de dépérir ou de se faire exécuter par les terroristes du Hamas dans les tunnels de Gaza. Il ne veut apparemment pas finir cette guerre qui le maintient en place alors que sa responsabilité dans la catastrophe du 7 octobre aurait dû l’obliger à quitter son poste et avec lui tout son gouvernement d’extrême droite et sa coalition impotente.