Michel Kichka

Je pense que le monde ne saisit pas vraiment ce que la prise des otages par le Hamas le 7 Octobre représente pour les israéliens. En Israel existe une sorte de pacte entre l’État et ses citoyens et ses soldats selon lequel tout sera fait le cas échéant pour libérer un prisonnier ou un otage. Chaque israélien porte en lui cette certitude. Un pacte presque sacré.
On se souvient de l’extraordinaire opération militaire de sauvetage des otages à Entebbe (Ouganda) en 1976. Et en 2011 celle de Gilad Shalit contre 1027 prisonniers palestiniens (dont malheureusement Yahya Sinwar). Un pour 1027 tant la vie a de l’importance pour nous.
La France s’est mobilisée pour obtenir la libération des journalistes Florence Aubenas ou de Georges Malbrunot. Les américains se souviennent du drame de Daniel Pearl. Ce ne sont pas les exemples qui manquent.
Actuellement ce ne sont pas un ou deux israéliens qui sont retenus en otages. Ce sont 240 otages! Une véritable tragédie nationale pour le pays qui est dans un deuil sans fin depuis 32 jours. Parmi les otages des familles entières, des bébés et des octogénaires.
La libération de nos otages est la raison principale de la guerre que Tsahal mène contre le Hamas à Gaza mais c’est le Hamas qui la lui a déclarée le 7 Octobre dernier par un pogrom barbare et la prise des otages. Ce n’est pas une énième opération militaire. Cette fois-ci c’est une guerre.
Essayez ne fût-ce qu’un instant de vous mettre à la place d’un otage, désemparé, isolé, maltraité, angoissé, terrifié, sans nouvelles des siens et du monde, sans réelle notion du temps, otage qui a peut-être vu abattre les siens à bout portant avant d’être enlevé, otages parmi lesquels se trouvent des enfants qui ne savent même pas qu’ils sont orphelins, que leur maison a été pillée, saccagée et incendiée, des enfants que leur père a protégés de son corps pour les sauver, otages qui ne savent pas que leurs familles ne dorment plus la nuit et retournent ciel et terre pour avoir de leurs nouvelles et pour sensibiliser l’opinion publique ici comme dans le monde, sans savoir quelles sont leurs chances réelles de les revoir en vie.
C’est un enfer, un supplice sans nom.
J’espère que ce dessin pour vous aidera à mieux comprendre.